Le marché du capital-investissement connaît une montée en puissance rapide en Afrique. Mais il ne fait aucun doute, non plus, que ce développement est actuellement freiné par un certain nombre d'obstacles. "Croissance du Capital Investissement en Afrique, opportunités et freins" : Tel a été l’intitulé de l’atelier co-organisé le 21 Avril dernier par le CIAN et "France Invest", un événement en ligne auquel le webzine CEO Afrique a assisté.
« Malgré les deux années pandémie de COVID-19 et le conflit russo-ukrainien, le private equity n’a quasiment jamais diminué en Afrique [ ... ]. Avec de surcroît notre dépendance vis-à-vis de l’Asie, je fais le pari, dans les deux ou trois années à venir, que cela va pousser beaucoup d’entreprises européennes à s’intéresser davantage au continent africain et continuer à y investir de façon importante ».
Ces quelques mots prononcés en préambule par Luc Rigouzzo, co-fondateur & associé-gérant d’Amethis et président de la "Commission Afrique" de l’association France Invest, reflète le climat ambiant actuel dans le monde des affaires : L’Afrique est devenue incontournable pour les investisseurs internationaux. Les chiffres en témoignent : Dans quasiment toutes les parties du monde, les start-up ont levé moins de capitaux au second trimestre de 2022 qu’à la même période de l'année précédente, seule l’Afrique faisant figure d'exception. De plus, aucune autre région de la planète n’est parvenue à égaler la croissance des financements observée sur le continent, au cours de la période allant de Janvier à Juin de cette année. Ainsi, selon le dernier rapport établi par l’AVCA (African Private Equity and Venture Capital Association), les fonds ont investi 3,5 milliards de dollars répartis sur 300 entreprises en Afrique au premier semestre 2022 contre 1,5 milliard pour 249 sociétés durant la même période de 2021, soit une hausse de 133%.
Parallèlement, c’est un bilan de santé tout aussi éclatant du capital-risque africain qu’avait délivré l'étude annuelle du rapport établi par Partech Africa. Plus spécifiquement dans le domaine de la tech, les investissements dans les jeunes pousses africaines avaient atteint 5,2 milliards de dollars de fonds levés en 2021, dépassant ainsi les chiffres de l’année 2020 et celle de 2019 (US$ 2,02 Md ), même si le paysage africain est nettement plus contrasté, avec un poids relatif du capital-risque bien supérieur dans les pays anglophones (Afrique du Sud, Nigeria, Kenya) et l’Égypte qui conservent ensemble leur avance historique en montants absolus, par rapport à ce qui l’est dans le reste du continent.
« [ ... ] Le nombre de transactions en private equity ne cesse d’augmenter entre Juin 2017 et Juin 2021, et ce, malgré le mois de Janvier 2020 où les levées de fonds ont connu un ralentissement. Le nombre de transactions augmentent constamment [ ... ] » précise Aurélie Pujo, associée senior et secrétaire générale chez le fonds Amethis, et basée à Abidjan.
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Le private equity, un métier exigeant
Selon Aurélie Pujo, « on estime à environ 600, le nombre d’acteurs du marché, englobant aussi bien des fonds régulés que de simples véhicules d'investissement ».
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