Dans un monde en perpétuelle mutation, la diplomatie et la gouvernance mondiale se trouvent à un carrefour décisif. Les règles du jeu qui prévalaient depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont mises à l'épreuve, confrontées à des défis sans précédent, et les institutions multilatérales se retrouvent à un moment critique de leur histoire. À l'heure où les enjeux géopolitiques, géoéconomiques et climatiques transcendent les frontières nationales, la nécessité d'adopter une approche plus inclusive du multilatéralisme devient impérieuse. Ce nouvel ordre mondial en gestation nous confronte à une réalité incontournable : les dynamiques traditionnelles de pouvoir évoluent et se transforment rapidement. La vieille garde, composée des superpuissances occidentales, se voit désormais défier par de nouvelles voix venues de l'Est et du Sud global. L'ère où quelques acteurs clés pouvaient dicter les règles est révolue, laissant place à une mosaïque d'acteurs aux intérêts variés et aux aspirations diverses. Lors d’une conférence ayant pour titre "Est, Ouest, Sud global, un monde à construire" qui s'est déroulée le 1er Septembre dernier au Forum "Gouvernance mondiale : La Grande bascule ?" au Palais des Congrès du Futuroscope, des personnalités du monde politique et économique, diplomates et experts issus d’horizons diverses ont abordé en profondeur les défis, les opportunités et les réflexions qui émergent de ce bouleversement du multilatéralisme. Les panélistes ont également examiné comment une approche plus inclusive pourrait offrir des solutions aux problèmes mondiaux qui nous touchent tous, des tensions géopolitiques aux enjeux économiques et financiers, en passant par les crises climatiques. Un événement auquel le webzine CEO Afrique a assisté en distanciel.
La gouvernance mondiale se trouve à un moment crucial de son histoire. Le multilatéralisme, fondement des relations internationales depuis des décennies, est en pleine métamorphose. Les récentes mutations géopolitiques, l'émergence de nouvelles puissances et la nécessité de faire face aux défis mondiaux imposent une réflexion approfondie et une réinvention de l'approche multilatérale. La conférence intitulée "Est, Ouest, Sud global, un monde à construire", qui s’est tenue le 1er septembre dernier, a joué un rôle clé dans la mise en lumière de cette transformation. Les débats animés ont montré que l'heure est venue de repenser le multilatéralisme traditionnel pour le rendre plus inclusif. Cette démarche s'appuie sur la conviction que la coopération internationale doit s'élargir pour inclure une multitude d'acteurs, allant au-delà des seules nations.
L'un des aspects les plus marquants de cette transformation mondiale est l'émergence des voix plurielles et des perspectives diversifiées. Autrefois, la diplomatie internationale était dominée par un petit groupe de superpuissances traditionnelles, majoritairement issues de l'Occident. Désormais, les nations de l'Est et du Sud global, aussi appelées économies émergentes, revendiquent une place centrale sur la scène géopolitique. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), initialement une alliance économique, se sont élargis pour inclure six nouveaux membres : Arabie saoudite, Argentine, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie et Iran. Cette coalition croissante incarne une volonté stratégique de rééquilibrer les rapports de force mondiaux, jusque-là axés sur les institutions occidentales comme le G7 ou l'OTAN. Ces nouveaux acteurs cherchent à promouvoir un ordre mondial multipolaire, offrant une alternative à l'hégémonie traditionnelle. Dans ce contexte, les actualités en Afrique jouent un rôle essentiel pour comprendre comment l'économie de ce continent, riche en ressources naturelles et en potentiel de croissance, s'inscrit dans ces dynamiques. Des concepts comme la coopération Sud-Sud, la diversification des alliances économiques et la montée en puissance des hubs technologiques africains (des pôles d'innovation majeurs dans la révolution numérique) illustrent cette transformation. L'économie africaine en pleine transformation, avec l'essor des marchés locaux et des hubs stratégiques, reflète une redéfinition des normes internationales, tant sur le plan économique que politique. Ces dynamiques ont des implications majeures pour la gouvernance mondiale, le commerce international et les questions de souveraineté énergétiqu
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La montée en puissance du Sud Global s’accompagne d’une critique vigoureuse des pratiques des grandes puissances. Le Sud Global fustige ce qu’il perçoit comme un « paternalisme » persistant, caractérisé par une attitude condescendante et normative à l’égard de ses besoins et priorités. Les politiques imposées ou fortement suggérées par les pays riches, souvent déconnectées des réalités locales, nourrissent des frustrations profondes. Ce sentiment d’incompréhension, voire de mépris, contribue à creuser le fossé entre le Nord et le Sud, alimentant un climat de méfiance généralisée.