Entreprendre au Gabon : Quels leviers pour propulser l’entrepreneuriat ?
Dernière mise à jour : il y a 2 jours
Le fait que le Gabon parvienne à constituer un écosystème entrepreneurial robuste est un horizon encore lointain, même si les porteurs de projet sont de plus en plus nombreux à se lancer dans ce pays d’Afrique centrale. De ce fait, comment créer les conditions nécessaires pour voir s’exprimer davantage les talents, en vue de faire émerger une myriade d’entreprises pérennes et rentables ?
" Gabon emerging ecosystems " : Tel a été le thème du webinaire organisé le 7 Avril 2021 par le sommet Emerging Valley, auquel ont participé Sylvère Boussamba (fondateur d’Ogooue Labs), Josiane Maténé De Longueur (fondatrice de 3MJ Consulting, coordinatrice "Les Sambas professionnels"), Aubin Ngoua (Fondateur de Solar Box Gabon), Édouard Claude Oussou (Scientia Africa), Sylvie Ntchandi Touré ( directrice de "l'Ecole 241" & "l'Ecole Busines 241") et Anthony Marat (fondateur de YoboResto), modéré par Mohamed Touré (en charge du Pôle Technologie & Transformation digitale chez Deloitte Afrique).
Le webzine CEO Afrique, qui a visionné cette e-conférence, vous détaille les forces du paysage entrepreneurial gabonais, tout en mettant en exergue les marges de progression existantes pour améliorer davantage ses performances.

Se donner des objectifs ambitieux, monter sa propre affaire, concrétiser son projet etc… Les motivations pour lancer sa société sont multiples et beaucoup sont les jeunes gabonais qui ont osé franchir le pas. À Libreville par exemple, la capitale gabonaise, il existe déjà un bon maillage en outils d'accompagnement, permettant de faire émerger ses idées. Plus globalement dans cet écosystème entrepreneurial local, l’enseignement supérieur reste dominé par EM Gabon université ( Ex : École De Management Du Gabon), susceptible de faire émerger des nouvelles générations d’entrepreneurs. Par ailleurs, le pays est bien classé sur un critère déterminant : le taux de pénétration internet s’y élève à 60.0 %, des données chiffrées largement supérieures à la moyenne continentale, soit 43.0 %, selon les dernières estimations d’Internet World Stats. Ce constat est d'autant plus important que le numérique et les nouvelles technologies sont devenus des composantes essentielles dans la vie d'une entreprise.
Malgré ces atouts, de nombreuses initiatives entrepreneuriales échouent ou avortent même avant d’avoir vu le jour. En fait, l’énorme défi pour le Gabon consiste à sortir d’une hantise pour la création de sociétés pour se focaliser sur le développement et la pérennité de ses entreprises.
« Les autorités ont beaucoup misé misé sur les infrastructures, au détriment de l’Éducation et la formation » déplore Sylvie Touré, directrice de "l'Ecole 241" et "l'Ecole 241 Business".

Lire aussi : Écosystèmes start-up en Afrique : entre dynamisme et fragilité
Donner les outils pour mener ses conquêtes commerciales à l’international
Des efforts sont consentis pour soutenir les porteurs de projet et faire émerger une nouvelle classe d’entrepreneurs. En atteste, des structures d’accompagnement, aujourd’hui devenues des références locales en la matière, telles qu'Ogooué Lab , JA Gabon (Junior Achievement Gabon), ou encore la Société des Incubateurs Numériques du Gabon (SING) .
Toutefois, les possibilités de croissance économique qu'offre l'entrepreneuriat en sont encore largement inexploitées. Sylvere Boussamba, fondateur du laboratoire d'innovation Ogooue Labs, a été l'un des premiers à saisir l'enjeu de cette problématique pour lancer parallèlement le programme StartX241, qui donnera l’occasion aux entreprises locales d’être mieux armées pour conquérir de nouveaux marchés, en termes de territoires et de produits qualitatifs.
« [ .. ] Des startups seront créées sur le territoire national, mais elles vont aussi y être accélérées, ainsi que dans les 10 autres pays de la CEEAC [ Communauté économique des États de l'Afrique centrale, NDLR ]. Nous avons déjà recensé près de 266 innovations qui ont décidé de venir s’implanter au Gabon et déployer leur activité à l’intérieur de cet espace économique que forme la CEEAC, soit un marché potentiel de 200 millions de consommateurs. On a su associer à ce projet des acteurs de renom — l’Union européenne, l’Agence Française de Développement, l’Ambassade de France, l’opérateur telecom Airtel, la Banque panafricaine COFINA — . C’est ce type d’initiative qui va permettre d’identifier et propulser les pépites de demain et y injecter de l’argent » déclare Sylvere Boussamba.