Levées de fond : les Limited Partners (LP) & les General Partners (GP) face aux réalités du capital-investissement en Afrique
- Harley McKenson-Kenguéléwa
- 25 sept.
- 47 min de lecture
Dans un contexte mondial où le capital-risque se resserre et où les flux financiers vers les marchés émergents se font plus sélectifs, l’Afrique cherche à redéfinir son modèle de financement privé. Les levées de fonds, longtemps dominées par les Limited Partners (LPs) étrangers et orchestrées par les General Partners (GPs) locaux ou internationaux, se heurtent à des réalités spécifiques : manque de liquidité, horizons d’investissement parfois incompatibles avec la durée des fonds classiques, exigences croissantes de transparence et pressions macroéconomiques liées aux dévaluations monétaires. Mais loin d’un simple constat d’obstacles, le continent voit émerger de nouvelles dynamiques : montée en puissance des capitaux domestiques , adoption de structures alternatives, et discipline renforcée dans les modèles économiques des entreprises financées. Une webconférence intitulée "Deal Room Dynamics: LPs & GPs on Fundraising Realities", organisée par l’AESIS (Africa Early Stage Investor Summit), a offert un éclairage sur ces évolutions, mettant face à face investisseurs institutionnels et gestionnaires de fonds pour débattre des tensions, des innovations et des ajustements nécessaires. Derrière les chiffres et les mécanismes financiers, c’est l’avenir du capital-investissement africain qui se dessine : un écosystème appelé à gagner en autonomie, en efficacité et en crédibilité sur la scène mondiale.

Crédit photo : ©CEO Afrique /Harley McKenson-Kenguéléwa
Sous la pression d’un environnement macroéconomique marqué par le ralentissement du capital-risque mondial, la contraction des liquidités et la montée des incertitudes géopolitiques, les regards se tournent de plus en plus vers les marchés africains, où l’investissement privé tente de conjuguer ambition et prudence. La baisse des valorisations technologiques, la prudence accrue des investisseurs institutionnels et la quête de diversification poussent fonds de pension, family offices et fonds souverains à réévaluer leur stratégie d’allocation d’actifs, en particulier dans les économies émergentes. « L’Afrique est considérée comme la "dernière frontière" en termes de marché mondial. Comparativement à l’Inde et à l’Amérique latine, le continent accuse environ cinq ans de retard sur l’évolution de ces marchés. C’est donc un point d’inflexion où l’on devrait observer une augmentation rapide des VC et des opportunités d’investissement [ ... ]. Si l’on observe les grandes entreprises technologiques mondiales, beaucoup établissent désormais leurs bases en Afrique. Tout cela devrait nourrir et renforcer la confiance dans le fait que l’opportunité est bien réelle et mesurable en termes de retour sur investissement » analyse Michael Mutie, Investment Manager chez Launch Africa Ventures.
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