Investir au Sénégal, une "valeur sûre" en période de crise
Dernière mise à jour : il y a 19 heures
Destination phare pour les investisseurs étrangers, le Sénégal veut s’imposer comme un haut lieu du séjour d’affaires en Afrique de l’Ouest. C’est ce qu’ont tenté d’expliquer plusieurs dirigeants d’entreprise, diplomates, décideurs politiques, experts et spécialistes, lors d’un atelier consacré à ce pays, organisé le 7 Avril dernier par Business France, l’agence chargée de l’internationalisation de l’économie française.
Le webzine CEO Afrique, qui a visionné cette e-conférence, explique en quoi le pays de la Teranga est attractif pour les investisseurs et dresse la liste des éléments, constituant les points faibles de l’économie nationale, qui entravent l’amélioration du climat des affaires, sur la base du témoignage des intervenants.

Quand on pense business en Afrique subsaharienne francophone, c’est naturellement la Côte d’Ivoire et, de plus en plus, le Sénégal qui viennent à l’esprit pour des entreprises désireuses d’avoir une implantation sur le continent.
« Le Sénégal est la deuxième économie de l’UEMOA et la quatrième de la CEDEAO [ ... ]. C’ est un pays très ouvert », tel est le message que fait passer Christophe Morchoine, chef du service économique de l'ambassade de France à Dakar.
Julien Marcilly, chef économiste à la Global Sovereign Advisory (ex-économiste de COFACE) prend le relais :
« Le Sénégal aura été l’une des rares économies à ne pas avoir subi de récession sur l'ensemble de l'année 2020. Un autre chiffre important : Neuf entreprises sur dix ont continué d’opérer à plein régime ; c'est beaucoup plus que la moyenne en Afrique subsaharienne ».

Avec un PIB progressant de 6% par an entre 2014 et 2018, cet État d’Afrique de l’Ouest justifie son rang de "marché frontière". Alors que l’économie sénégalaise n’a enregistré qu’un taux de 1,5% en 2020, le niveau de sa richesse économique devrait reprendre graduellement son mouvement à la hausse, si l’on en croit les prévisions de la Banque mondiale : 5,5% et 9,2% sont les chiffres probables de la croissance du PIB, respectivement pour les années 2022 et 2023, une performance remarquable dans un climat de fort ralentissement économique mondial lié à la pandémie de covid-19. D’autant plus que ces croissances futures seront indéniablement portées par de grands projets opérés dans le secteur pétrolier et gazier.
« [ ... ] Le Sénégal a des réserves de pétrole estimées aux alentours de 2,5 milliards de barils de pétrole et plus de 1000 milliards de mètres cubes de gaz. Nous comptons développer notamment les gisements de Yakaar-Teranga qui se trouvent au Nord de Dakar » atteste Mamadou Fall Kane, secrétaire permanent adjoint chez Cos-Pétrogaz, l’organe de coopération et de pilotage stratégique du secteur pétrolier et gazier.
Dans la même lignée de pensée, Amadou Hott, ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal affirme que « le secteur pétrogazier, fort des découvertes récentes de gisements, devrait servir à amplifier la dynamique de progrès et accélérer la marche vers l'émergence économique, en portant la croissance en 2023 à 13,7% et, au delà de 2023, sur une moyenne de 7% pendant plusieurs année ».
Côté monétaire, le Franc CFA, qui sera remplacé par l'Eco d'ici 2027 — conformément au calendrier fixé par les quinze États de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) — , semble pour le moment ne pas montrer de signe de faiblesse face à d’autres devises et constitue de fait un enjeu de stabilité, une thèse défendue par Julien Marcilly :
« Il est vrai que le Franc CFA, dont les discussions sont un peu similaires à celles que l’on a pu avoir au sujet de l'euro, s’avère être le coupable idéal pour beaucoup de problèmes. Mais le fait est que le Sénégal, au cours des vingt dernières années, a enregistré moins de 2% d’inflation par an. Lorsqu’une inflation est maîtrisée sur le long terme, cela procure un environnement stable et prédictible pour les entreprises sénégalaises ou étrangères, et surtout pour les ménages [ ... ] . On n’en souligne pas suffisamment les bienfaits et l’importance ne pas avoir à subir toutes les volatilités des taux de change que l’on observe actuellement ».
Quoi qu’il en soit, l’économie sénégalaise, certes d’une taille encore relativement très modeste (le PIB ne dépasse pas 25 milliards USD, soit 105 fois moins que le PIB tricolore), est cependant pleine de promesses. Le pays de la Teranga multiplie les atouts pour l’accueil du tourisme d’affaires ou des investissements et les sociétés étrangères candidates à l’export s’y intéressent davantage.
Un environnement des affaires favorable aux investissements étrangers