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Environnement des affaires : Quelles alternatives au rapport Doing Business ?

Dernière mise à jour : 9 nov. 2023


Au cours des dernières années, le rapport "Doing Business" de la Banque mondiale a été l'un des outils les plus utilisés pour évaluer l'environnement des affaires dans le monde entier. Cependant, en 2021, l'institution a mis fin à la publication de ce rapport après que des allégations de manipulation de données ont été portées à son encontre. Lors d’un atelier organisé en février dernier par le CIAN, intitulé "Quelle méthode pour évaluer l’environnement des affaires d’un pays après la suppression de Doing Business par la Banque Mondiale ?", un groupe d’experts composé de juristes, fiscalistes et spécialistes de l’intelligence économique ont exploré les nouvelles formes d'évaluation du climat des affaires qui sont en train d’émerger en réponse à cette situation et qui devraient guider les projets d’investissements étrangers à l'avenir. Un événement suivi en distanciel par le webzine CEO Afrique.




« Il serait intéressant de co-concevoir un nouveau classement des pays axé sur des sources diverses et des critères peu nombreux, mais centrés sur des principes fondamentaux adaptés au développement, plutôt qu'idéologiques. Ces critères pourraient inclure l'administration de la justice, la formation des magistrats, l'existence d'instruments économiques et statistiques de mesure, le niveau d'instruction du pays, etc. Dans chaque domaine, un indicateur spécifique lié à toutes les mesures prises pour faire évoluer cet indicateur pourrait également être inclus. Cela permettrait de mettre en place une approche universaliste de l'environnement des affaires, ce qui donnerait aux pays en développement d'améliorer leur gouvernance sans pour autant avoir pour but de devenir des clones des pays occidentaux ou de donner l'impression de le faire ». Ces propos prononcés par Claude Revel, directrice du think tank Skema Publika, se limitent encore à des vœux pieux. Toutefois, ils sont révélateurs des enjeux de développement économique, d’investissement, de gouvernance, de compétitivité, de réglementation et d’image d’un pays lambda posés par l’évaluation du climat des affaires.


Il est effectivement crucial pour les investisseurs étrangers de comprendre et d'évaluer les risques associés à un pays avant de prendre une décision d'investissement. Les risques peuvent varier selon les pays et peuvent inclure des facteurs politiques (stabilité politique, risques liés aux changements de gouvernement et aux conflits armés etc ...), économiques (inflation, fluctuation des taux de change, taux de croissance, politiques fiscales et réglementaires, niveaux de dette etc ...), sociaux (stabilité sociale, degré de corruption, niveau d'éducation et de santé de la population etc ... ) et environnementaux (réglementation environnementale, pollution, changement climatique, risques naturels tels que les inondations ou tremblements de terre etc ...). À cet égard l’indice "Doing Business", publié par la Banque Mondiale, a longtemps été considéré comme un outil clé pour évaluer le climat des affaires dans les pays du monde entier, avec l’utilisation d’une série de critères tels que la création d'entreprise, l'obtention de permis de construire, la protection des investisseurs et l'exécution des contrats, permettant de mieux appréhender les risques et les opportunités et trouver des moyens de minimiser ces risques potentiels.


« Le premier rapport "Doing Business" a été publié en 2004. Depuis lors, ce document a fourni un indice synthétique et universel de la facilité de faire des affaires (Ease of Doing Business index) pour 190 pays, contenant une quantité de données considérable qui a été compilée chaque année depuis 2006, permettant de classer les pays en fonction de cet indice à partir d’ indicateurs qui ont varié à un moment donné de 12 à 10 indicateurs, suite notamment à l'exclusion d'indicateurs relatifs au droit du travail et du droit des contrats publics [ .... ] » précise Bertrand du Marais, président du think tank FIDES (Forum sur les Interactions entre le Droit, l'Économie et la Société).

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