Au cours des dernières années, le rapport "Doing Business" de la Banque mondiale a été l'un des outils les plus utilisés pour évaluer l'environnement des affaires dans le monde entier. Cependant, en 2021, l'institution a mis fin à la publication de ce rapport après que des allégations de manipulation de données ont été portées à son encontre. Lors d’un atelier organisé en février dernier par le CIAN, intitulé "Quelle méthode pour évaluer l’environnement des affaires d’un pays après la suppression de Doing Business par la Banque Mondiale ?", un groupe d’experts composé de juristes, fiscalistes et spécialistes de l’intelligence économique ont exploré les nouvelles formes d'évaluation du climat des affaires qui sont en train d’émerger en réponse à cette situation et qui devraient guider les projets d’investissements étrangers à l'avenir. Un événement suivi en distanciel par le webzine CEO Afrique.

« Il serait intéressant de co-concevoir un nouveau classement des pays axé sur des sources diverses et des critères peu nombreux, mais centrés sur des principes fondamentaux adaptés au développement, plutôt qu'idéologiques. Ces critères pourraient inclure l'administration de la justice, la formation des magistrats, l'existence d'instruments économiques et statistiques de mesure, le niveau d'instruction du pays, etc. Dans chaque domaine, un indicateur spécifique lié à toutes les mesures prises pour faire évoluer cet indicateur pourrait également être inclus. Cela permettrait de mettre en place une approche universaliste de l'environnement des affaires, ce qui donnerait aux pays en développement d'améliorer leur gouvernance sans pour autant avoir pour but de devenir des clones des pays occidentaux ou de donner l'impression de le faire ». Ces propos prononcés par Claude Revel, directrice du think tank Skema Publika, se limitent encore à des vœux pieux. Toutefois, ils sont révélateurs des enjeux de développement économique, d’investissement, de gouvernance, de compétitivité, de réglementation et d’image d’un pays lambda posés par l’évaluation du climat des affaires.