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Photo du rédacteurHarley McKenson-Kenguéléwa

Afrique du Sud : un nouvel élan pour relancer la machine de l’attractivité économique

Dernière mise à jour : il y a 9 heures


Alors que l'Afrique du Sud traverse une période de défis économiques marqués par des inégalités croissantes et des tensions sociales, le pays s'engage résolument vers une transformation ambitieuse de son environnement économique. La Nation arc-en-ciel cherche à capitaliser sur ses atouts stratégiques pour améliorer son attractivité auprès des investisseurs internationaux. Lors du "Forum Afrique Australe et Océan Indien 2024", organisé le 26 Juin dernier par Business France — l’agence chargée de l'internationalisation de l'économie française — , plusieurs officiels, experts du marché et entreprises de neuf États de la région, dont l'Afrique du Sud, ont partagé leurs analyses. Cet événement, auquel le webzine CEO Afrique a assisté en distanciel, a permis d'évaluer la situation économique du pays, et faire le point sur les opportunités actuelles qui s’offrent aux investisseurs potentiels.


Afrique du Sud attractivité

Pretoria, capitale administrative de l'Afrique du Sud



Après des années de turbulences économiques, l’Afrique du Sud semble reprendre des couleurs et se positionner à nouveau comme une destination d’affaires attractive. La formation récente d’un gouvernement d’union nationale, fruit d’une collaboration inédite entre entre l’ANC, parti historique au pouvoir, et l’Alliance Démocratique, parti de centre-droit prônant des réformes structurelles, a largement rassuré les acteurs économiques et les marchés financiers. Réélu en mai 2024, le président Cyril Ramaphosa bénéficie désormais d’une configuration politique plus favorable pour entreprendre les réformes structurelles tant attendues par le secteur privé. Cette nouvelle dynamique met fin à une paralysie économique prolongée et offre des perspectives plus prometteuses pour les investisseurs.


« Il est clair que les dernières élections en Afrique du Sud ont marqué un tournant historique. La perte de la majorité absolue par l'ANC constitue un signal fort envoyé par les électeurs sud-africains. Le message est clair : ils réaffirment leur confiance dans le gouvernement, mais exigent désormais une gouvernance plus inclusive, en collaboration avec d'autres partis, et surtout, une véritable volonté de mener les réformes structurelles indispensables au redressement du pays » observe Aroni Chaudhuri, économiste "Afrique" à la COFACE.


Les analystes s'accordent donc à dire que ce tournant marque un signal fort pour l'avenir économique de la nation arc-en-ciel. Dans un contexte où l'Afrique du Sud cherche à redynamiser son attractivité pour les investisseurs, Busisiwe Mavuso, directrice générale de Business Leadership South Africa, une organisation indépendante qui défend les intérêts des principales sociétés du pays — incluant de grandes entreprises sud-africaines ainsi que des multinationales ayant une présence significative en Afrique du Sud — insiste sur l’urgence de poursuivre les réformes économiques indispensables à la compétitivité du pays. Selon elle, trois axes prioritaires doivent être mis en œuvre pour soutenir la croissance et renforcer la confiance des investisseurs. En premier lieu, Busisiwe Mavuso appelle à une réforme rapide des règles d’immigration pour attirer les talents internationaux. « Le gouvernement devrait donner la priorité à la poursuite de l'agenda de réformes. Tout d'abord, les nouvelles réglementations sur les visas, qui mettront en place un système à points pour les visas de travail en Afrique du Sud, doivent être finalisées. Cela devrait être la première priorité du gouvernement » Ensuite, la professionnalisation de la fonction publique apparaît comme une condition sine qua non pour l’efficacité de l’État et la réalisation des projets stratégiques. « Si l'économie sud-africaine a sous-performé, c'est parce que nous avons échoué à mettre en œuvre de nombreux projets en raison de la nomination de cadres et du manque de professionnalisme dans la fonction publique. Résoudre ce problème est essentiel ». Ce manque de compétence et d’efficience dans l'administration publique a souvent freiné les initiatives économiques, ce qui a limité la capacité du pays à exécuter les projets d'infrastructures et les réformes nécessaires. Enfin, Busisiwe Mavuso insiste sur l’importance cruciale de la réforme du secteur énergétique, qui doit rapidement se concrétiser avec la signature du projet de loi sur la modification de la réglementation de l’électricité. « Le Président doit signer le projet de loi sur la modification de la réglementation de l'électricité. Ce projet de loi entraînera la séparation de l'opérateur de réseau d'Eskom et permettra la création d'un marché ouvert de l'électricité. Cela transformera radicalement la manière dont l'électricité est produite et vendue dans le pays ». Cette réforme pourrait marquer un tournant pour l’Afrique du Sud, en ouvrant le secteur à la concurrence et en réduisant potentiellement les coûts de l'électricité, un facteur clé pour stimuler l’activité économique. Ces réformes, si elles sont rapidement mises en œuvre, pourraient non seulement résoudre certaines des crises structurelles du pays, mais aussi améliorer son attractivité pour les investissements étrangers, en particulier dans des secteurs tels que l’énergie et les infrastructures.

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