En misant davantage sur ses atouts plutôt que sur les diplômes, chacun a la possibilité de s'insérer plus facilement sur le marché du travail en Afrique. "Quelle stratégie pour le développement des talents africains ?" : Tel a été le thème de la table ronde organisée le 6 Octobre dernier par Business France — dans le cadre de l’événement Ambition Africa 2021 — , un sujet décrypté à travers les témoignages d’un panel composé de chefs d’entreprises, de cadres dirigeants et d’experts.

« [ ... ] La plupart des fondateurs des plus grosses sociétés mondiales, à l’instar de Facebook, Google ou Microsoft, ont eu à quitter de façon anticipée les bancs de l’université pour se lancer dans l’entrepreneuriat et ont réussi à se forger le destin dont ils rêvaient ». Ces propos, prononcés par Roslane Bencharif, vice-président du GAAN (Groupement Algérien des Acteurs du Numérique), résonnent comme une vérité intemporelle dans le contexte mondial actuel. Ils s’inscrivent parfaitement dans le thème central de la table ronde dédiée à la gestion des talents en Afrique, un continent où de plus en plus de jeunes entrepreneurs font preuve d’une audace remarquable et d’une créativité sans bornes pour changer la donne. Dans un monde où l’innovation est au cœur des préoccupations, cette réflexion sur la prise de risques précoces et l’ambition, loin d’être une simple anecdote, résonne comme un défi à relever pour les futurs leaders du numérique. En effet, si l’on suit de près l’actualité économique africaine, on constate que le continent est en pleine effervescence numérique, où des talents émergent chaque jour, prêts à repousser les limites de ce qui est possible, à l’image de leurs homologues occidentaux.
En effet, de nombreux dirigeants et professionnels à travers le monde, qu'ils soient diplômés de manière traditionnelle ou autodidactes, ont su s'imposer par leur compétence et leur détermination. Il est tout à fait légitime de penser que les personnes vivant en Afrique, qu'elles soient surdiplômées ou autodidactes, puissent emprunter une voie similaire pour réussir sur le plan professionnel. Cependant, ce chemin peut parfois être semé d'embûches, en raison de facteurs structurels et socio-économiques spécifiques au contexte africain. Cela dit, plusieurs aspects peuvent contribuer à leur réussite, comme la capacité à capitaliser sur leurs talents, à faire face aux défis avec résilience, et à exploiter les opportunités offertes par un monde de plus en plus globalisé et connecté. Dans de nombreuses régions d'Afrique, les talents et la volonté de réussir ne manquent pas, et certains secteurs en forte croissance (technologie, entrepreneuriat, économie numérique etc...) offrent des possibilités uniques pour ceux qui ont des compétences solides et un sens aigu de l'innovation. En outre, les avancées technologiques et l'émergence d'écosystèmes de soutien à l'entrepreneuriat, notamment à travers les incubateurs et les plateformes de financement participatif, permettent de réduire les obstacles que les professionnels pourraient rencontrer. Toutefois, il est essentiel de prendre en compte les défis qui peuvent exister, comme les inégalités d'accès à l'éducation de qualité, les difficultés économiques, ainsi que les préjugés ou obstacles liés à l'origine géographique ou à la formation. Ces facteurs peuvent parfois rendre le parcours plus complexe, mais ils ne sont pas insurmontables.
« [ ... ] Ce que l’on retrouve chez nos jeunes en Afrique, c’est l’art du système D, cette façon intuitive et instinctive d’aller chercher des solutions, là ou des personnes, agissant d’habitude dans le sens d’une approche très procédurière, ne vont pas forcément posséder ce niveau d’inventivité » poursuit Roslane Bencharif.