Le déficit démocratique croissant dont souffrent la plupart des pays d’Afrique représente un problème épineux, ce qui engendre un fort sentiment d’éloignement entre les citoyens et leur sphère politique dans cette partie du monde. Pour cette raison, lors d’un webinaire intitulé " L’évolution des démocraties, des gouvernances et de l’État de droit en Afrique " qui s'est tenu le 11 Février dernier, plusieurs intervenants, parmi lesquels, Nathalie Delapalme (Directrice exécutive de la Fondation Mo Ibrahim), Abdou Block (ex ministre des affaires étrangères de Djibouti), Marie-Reine Hassen (ancienne ministre déléguée aux Affaires étrangères de Centrafrique), Thomas Dietrich (journaliste et écrivain français), Hatem Ben Salem (ex-ministre de l'Éducation et de la Formation de Tunisie), Nadia Nahman (Cheffe de cabinet et porte-parole du Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée), Mario Giro, ancien vice-ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale) et Didier Acouetey (PDG du cabinet de recrutement AfricSearch), ont identifié des pistes de solutions sur les meilleures voies menant à l'ancrage d'une démocratie pérenne et stable au bénéfice des peuples. Le webzine CEO Afrique, qui a visionné cette e-conférence, a décrypté le sens de cet idéal démocratique, porteur de valeurs fortes autour de l’éthique, la morale, les droits humains et l’exigence.

Sur un continent africain marqué par une profonde aspiration des populations à des États de droit et des modes de gouvernance sains, efficaces et transparents, force est de constater que le processus de démocratisation y reste long, souvent irrégulier et semé de nombreux embûches. En effet, la dynamique de pouvoir varie considérablement d'un pays à l'autre, selon les gouvernements en place, les sensibilités politiques dominantes, et les enjeux géopolitiques. L'actu en Afrique révèle que, malgré des avancées par endroits, la question de la légitimité démocratique reste un défi majeur. La tenue d’élections véritablement libres, régulières et pacifiques semble devenue une chimère aux yeux des électeurs. Les scrutins présidentiels, qu’ils soient contestés, détériorés ou altérés, laissent presque systématiquement peu de place au suspense, et les résultats sont souvent perçus comme déjà acquis bien avant le jour du vote. Les contestations se multiplient, parfois même avec violence, et la confiance des citoyens dans le système électoral semble s'éroder. Cette situation nourrit un climat d'incertitude et de scepticisme qui pèse lourdement sur les démocraties en devenir sur le continent.