Démêler le vrai du faux : enjeux et limites de la vérification de l’information
- Harley McKenson-Kenguéléwa
- 16 mars 2022
- 52 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours
À l’ère du numérique, où les flux d’information se déversent sans filtre sur les réseaux sociaux et les plateformes en ligne, la question de la vérification devient centrale. Mais qu’entend-on réellement par "fact-checking" ? Qui produit les fausses informations et, à l’inverse, qui s’efforce de les déconstruire ? Mené dans le cadre du projet VIGIE, un travail de recherche approfondi s’est attaché à explorer ces enjeux en France et à l’international, scrutant à la fois les pratiques journalistiques et les comportements des lecteurs. Loin d’une simple chasse aux "fake news", cette étude met en lumière la complexité du phénomène : erreur, exagération et biais cognitifs participent souvent autant que le mensonge délibéré à la diffusion de contenus trompeurs. Mais alors, quelles méthodes permettent d’y voir plus clair ? Si les professionnels disposent d’outils sophistiqués, comment le grand public peut-il, à son échelle, développer des réflexes de vérification ? Alors que la méfiance envers les médias s’installe durablement et que certains publics se détournent de la presse, Jérémie Nicey, Maître de conférence en Sciences de l’information et de la Communication, ainsi que Coordinateur scientifique du projet ANR-VIJIE (Vérification de l’Information dans le Journalisme sur Internet et dans l’Espace public), a décrypté les dynamiques du fact-checking, ses promesses, mais aussi ses limites, lors d’une conférence en ligne organisée le 15 Mars dernier, ayant pour titre "Défis et limites de la vérification de l'information".

Crédit photo : ©Harley McKenson-Kenguéléwa / CEO Afrique
« Any negative polls are fake news, just like the CNN, ABC, NBC polls in the election! » (Tout sondage négatif est une fake news, tout comme les sondages de CNN, ABC, NBC lors de l’élection !). Cette phrase a été rédigée et publiée le 21 novembre 2016 par Donald Trump sur le réseau social X (anciennement Twitter), après la victoire de ce dernier à l’élection présidentielle américaine, marquant le début de ce que l’on pourrait appeler l’instrumentalisation du terme "fake news", une stratégie qu’il a ensuite largement utilisée tout au long de sa première présidence.
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