Cet État d’Afrique Centrale dispose d’atouts importants pour devenir bientôt l’un des principaux acteurs économiques dans cette partie du monde. Si le potentiel de croissance est extrêmement élevé, l’environnement des affaires a cependant besoin d'être amélioré davantage. "Investir en République Démocratique du Congo" : Tel a été l’intitulé de la rencontre d’affaires qui s'est déroulée le 25 Novembre dernier au siège de la Fédération Nationale des Travaux publics (FNTP) à Paris, organisée conjointement par le CIAN (Conseil français des investisseurs en Afrique) et l’ANAPI (Agence Nationale pour la Promotion des Investissements), en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de la région Paris Île-de-France et les cabinets Sud Axe Partners et Relecom Partners. Un événement auquel le webzine CEO Afrique était présent.
Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo
La République Démocratique du Congo séduit de plus en plus. Longtemps marquée par des tragédies, des espoirs déçus, des scandales nationaux, des guerres et des conflits intérieurs, cette nation a porté des cicatrices profondes qui ont terni son image à l'international. Cependant, en dépit de ces défis, la situation sécuritaire actuelle à l'Est du pays, qui pourrait pousser les investisseurs les plus audacieux à faire marche arrière, semble paradoxalement créer un effet boomerang. Ce phénomène étonnant témoigne d’un renouveau d'intérêt croissant pour la RDC, avec des investisseurs qui, loin d’être dissuadés, semblent plus enclins à considérer cette région comme une terre d’opportunités. En effet, bien que l'État congolais souffre encore d'une image stéréotypée de l'Afrique et soit handicapé par le conservatisme de nombreux investisseurs étrangers, la situation commence à évoluer. L'actualité économique africaine révèle d'ailleurs que, malgré les hésitations, un nombre croissant d’entreprises et de capitaux s'intéressent aux ressources naturelles et aux perspectives de croissance qu'offre ce géant du continent. En analysant les décisions des investisseurs, on constate une tendance plus marquée vers des pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte ou le Nigeria, qui sont considérés comme des destinations plus sûres et stables. Pourtant, le potentiel inexploité de la RDC, son immense richesse minière et ses ressources humaines, commencent à attirer une nouvelle génération d’investisseurs visionnaires, prêts à prendre des risques calculés pour s’y implanter.
Pour renverser la situation, Anthony Nkinzo Kamole, directeur général de l'Agence Nationale pour la Promotion des investissements (ANAPI) met un point d’honneur à faire connaître la RDC sous un prisme différent et n’a pas manqué de réagir sur les actualités du moment, par rapport aux éventuelles réticences et hésitations des milieux d’affaires internationaux à investir en RDC :
« [ ... ] Eu égard au conflit entre l'Ukraine et la Russie, la distance qui sépare Paris et Kiev est similaire à celle se trouvant entre Kinshasa et l’Est de la RDC, c’est Kiev et Paris. Ce qui se passe dans la ville de Kiev n’impacte aucunement la capitale française. C’est comme cela qu'il faut appréhender les choses. Ceci est d’autant plus vrai que les entreprises continuent de fonctionner normalement. Je puis même vous affirmer que beaucoup de touristes visitent cette partie du pays. Le responsable de l’Hôtel Goma Sera, avec qui je me suis entretenu récemment, m’a fait savoir que l’établissement est en situation de sur-réservations ».
Même son de cloche chez Arnaud Kremer, président de la société IREMOS & RDIPlus, spécialisée dans la gestion de crise, la sûreté & l’Intelligence Économique, pour qui « les principales crises identifiées se déroulent à des milliers de kilomètres de Kinshasa. On peut développer son business dans le pays, y compris dans les zones les plus sensibles ».
Pour sa part, Étienne Giros, président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) concède volontiers que : « [ ... ] les risques peuvent survenir de temps à autres, mais sont surmontables. La République Démocratique du Congo est tellement vaste qu’on peut y développer ses affaires sans crainte. Les entreprises ont démontré leur capacité à réussir et travailler partout à travers le pays, y compris dans des zones compliquées ».