Pour mettre en oeuvre sa stratégie de croissance externe, augmenter ses parts de marché ou accroître sa notoriété en vue d'assurer sa pérennité, une société peut être amenée à s’introduire en bourse ou émettre un emprunt obligataire. En permettant l’émission d’actions ou d’obligations, la Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique Centrale (BVMAC) se présente comme une alternative particulièrement attrayante, en tant que solution hautement stratégique pour des entreprises en quête de financement substantiel. Une introduction en bourse ou l'émission d'emprunts obligataires peuvent ainsi offrir des avantages considérables, notamment en termes de visibilité et d’accès à des capitaux sur le long terme. Toutefois, bien que ces options financières puissent constituer une véritable opportunité, il serait imprudent de s’y engager sans une préparation minutieuse. En effet, pour éviter les risques liés à l’improvisation et garantir le succès de l’opération, les entreprises doivent prendre en compte une série de facteurs clés, tels que la gouvernance, la transparence financière et la gestion des risques. Lors du webinaire intitulé "Les différentes étapes du processus d'introduction en bourse", organisé le 24 Février dernier par le bureau d’Afrique subsaharienne du cabinet de conseil et d'audit PWC, plusieurs professionnels de la finance ont exploré les avantages et les défis associés à l’introduction en bourse et à l’émission obligataire via la BVMAC, et analysé comment ces outils peuvent devenir des leviers puissants pour la croissance des PME et startups de la sous-région. Une e-conférence à laquelle le webzine CEO Afrique a assisté en distanciel.
« Notre marché financier offre des financements longs et est suffisamment liquide [ ... ]. La collecte de l'épargne s’y fait auprès du grand public ». C’est par ces quelques mots que Jean-Claude Ngbwa, directeur général de la BVMAC (Bourse des Valeurs Mobilières de l'Afrique centrale) a exhorté les investisseurs à placer leur argent sur ce marché financier situé à Douala, capitale économique du Cameroun, opérationnel depuis Juillet 2019, la résultante d’une fusion entre la "Douala Stock Exchange" (DSX) et l’ancienne Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale créée à Libreville, au Gabon. Ce rapprochement était supposé donner un nouvelle élan à cette Bourse des valeurs unifiée de la CEMAC [ Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale, composée du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et le Tchad, NDLR]. Mais force de constater que le marché des introductions en Bourse est resté au point mort dans la sous-région. En effet, La BVMAC ne compte que quatre valeurs sur le marché actions — Société des Eaux Minérales du Cameroun (SEMC), SAFACAM (Société Africaine Forestière et Agricole du Cameroun), SOCAPALM (Société Camerounaise de Palmeraies) et SIAT GABON (Société d'Investissement pour l'Agriculture Tropicale) — et les volumes d’échanges sur ces titres y sont très modestes. Sans oublier le fait que la capitalisation du marché "actions" s’établit à 30 684 725 300 Francs CFA (46 657 445 euros) et celle des obligations totalise 554 004 630 880 FCFA ( 842 387 876 euros).