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Entrepreneuriat en Afrique : les 5 erreurs qui peuvent mener votre start-up dans le mur

Dernière mise à jour : 30 déc. 2023


Immergés au cœur de l’écosystème entrepreneurial africain, les incubateurs d’Afrique francophone nous donnent l'occasion de découvrir les cinq erreurs les plus fréquemment commises par les entrepreneurs.

(Source : Forbes Afrique)
Entrepreneuriat : les 3 erreurs qui peuvent mener votre start-up dans le mur

Parce que les échecs sont souvent plus instructifs que les succès, mieux vaut garder en tête les erreurs à éviter absolument, notamment lorsque l'on souhaite créer son entreprise en Afrique.

Une mauvaise gestion des ressources humaines

Au premier rang de cette problématique, il y a d’abord la délicate gestion des ressources humaines. Les dirigeants d’entreprise ne prennent souvent pas la peine de s’entourer des meilleurs collaborateurs pour tirer parti de leurs compétences et expérience. Lisa Tietiembou Barutel, directrice de La Fabrique, un incubateur d'entreprises sociales basé à Ouagadougou, explique ainsi que « la plupart des entrepreneurs n’accordent pas assez d’importance à l’administration des ressources humaines ». Pour elle, « les entrepreneurs ont tendance à sous-estimer la nécessité de recruter de manière réfléchie leurs collaborateurs et de leur donner un salaire à la hauteur de leur valeur ».

Toujours dans le registre de la relation avec les collaborateurs, la difficulté à déléguer. En Côte d’Ivoire, où Abidjan est devenu une place incontournable pour les start-up en quête d’opportunités commerciales, Hermann Christian Kouassi, fondateur d’Incub’Ivoir, pointe volontiers du doigt le fait que « les entrepreneurs ne délèguent pas assez pour pouvoir prendre du recul et prendre des décisions d’ordre stratégique ». Une situation imputable selon lui « à un manque de confiance envers les employés ».

Une analyse erronée de l’environnement

Autre cause fréquente de défaillance des projets, une mauvaise lecture de l’environnement des affaires. Directeur de l’incubateur CreaTeam, basé à Bamako, Souleymane Drave, déplore pour sa part que « les entrepreneurs analysent l’état de la concurrence de façon peu rigoureuse ». Lisa Barutel abonde dans le même sens lorsqu’elle souligne le caractère souvent « opportuniste et non stratégique » des activités lancées par les porteurs de projet, « l'erreur résidant dans le fait d'envisager le marché du point de vue de l'offre et non de la demande », décrypte la dirigeante.

Un point de vue que partage également Yann Le Beux, un ancien de l’incubateur CTIC Dakar et co-fondateur du lab design YUX Dakar, pour qui « l’une des plus grosses erreurs commises est de ne pas se positionner sur des niches, ce qui engendre parfois des situations de concurrence directe et inutile ».

Résultat, en l’absence d’une analyse de marché rigoureuse, ces dirigeants d’entreprise ont souvent du mal à convaincre des partenaires financiers extérieurs, les business angels restant le plus souvent suspicieux par rapport à ces projets

« mal ficelés ».

Symptomatique de cette difficulté d’être en prise avec la réalité, Daouda Hamadou, co-fondateur de la structure d’appui Samaria, active au Niger, rappelle quant à lui que « beaucoup de jeunes entrepreneurs négligent de tester leur idée sur le marché avant de la lancer à grande échelle ».


Une velléité entrepreneuriale

Nombre de professionnels actifs au sein des incubateurs soulignent le caractère souvent velléitaire d’une majorité d’entrepreneurs en devenir, certains étant à la recherche de financement de projets qui n’ont même pas encore vu le jour. En clair, l’aventure entrepreneuriale revêt souvent une dimension relevant de l’ordre du fantasme et les porteurs de projet sont convaincus d’avoir trouvé l’idée du siècle et de pouvoir l’exploiter pleinement. C’est en tous cas l’avis d’Ulrich Sossou, co-fondateur de l’incubateur Tekxl, installé à Cotonou lorsqu’il remarque que « certains entrepreneurs oublient que ce n’est pas à eux de proclamer l’utilité de leur produit, mais plutôt aux prospects sur le marché ». Une déconnection avec la réalité qui selon Steve Tchoumba, Business Development Manager chez ActivSpaces à Douala, se traduit aussi parfois, chez certains apprentis patrons, par une propension à claquer l’argent en dépenses inutiles au cours des premières années d’existence de leur entreprise.

Autant d’erreurs qui obscurcissent souvent l’horizon des entrepreneurs africains mais qui ne sont pourtant pas une fatalité, pour peu que les principaux concernés sachent reconnaître prestement leur faiblesse, corriger le tir et s’entourer des compétences nécessaires. Une philosophie à laquelle adhère Alban Besse, responsable formation chez Yekolab, un incubateur se trouvant au Congo-Brazzaville lorsqu’il indique « qu’un entrepreneur doit jouer la diversité et la complémentarité des compétences au sein d’une équipe. Dans le cas contraire, il sera quasiment impossible pour la start-up de réussir », prévient-il.

La solitude de l’entrepreneur, un problème récurrent

L’une des hantises des patrons concerne la confidentialité des informations sur leur projet. Libre aux entrepreneurs de déterminer les renseignements qui doivent être divulgués ou non. Reste que la peur de se faire piller une idée existe chez beaucoup de créateurs, se montrant du coup réticents à adhérer à des clubs d’entrepreneurs en vue d’échanger entre pairs sur leur expérience ou de bénéficier de l'expérience d'un mentor.

« Beaucoup d'entrepreneurs hésitent à partager leurs idées par crainte de se faire voler leur projet. Et pourtant, il est évident que cela limite leur ambition ! Le partage est une richesse plutôt qu'un risque : il permet de fédérer des partenaires, de créer des collaborations intéressantes ou d'élargir son champ de vision » rassure la directrice de l’incubateur " La Fabrique " , Lisa Tietiembou Barutel.

Des objectifs trop ambitieux qui mènent tout droit à l’échec

Les dirigeants d’entreprise affichent souvent des ambitions disproportionnées par rapport aux moyens humains, matériels et financiers dont dispose leur structure.Dans son rapport établi pour le compte de l’accélérateur francilien

" Résonances Nord-Sud ", Mélissa Etoké part du constat que « les entrepreneurs se fixent des objectifs démesurés et voient leur incapacité à les atteindre comme un échec alors que dès les départs il y avait un véritable problème de dimensionnement. Il faut rester lucide à toutes les étapes du projet et sous tous ses aspects tels que les profils de l’équipe, l’analyse du marché, la viabilité du modèle économique et la pertinence des projections financières ». La coordinatrice de cet incubateur insiste donc sur la nécessité absolue pour les aspirants entrepreneurs de conjuguer avec pragmatisme et réalisme pour définir leurs priorités.

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